La glande thyroïde (2): les causes de ses dérèglements

Plusieurs causes ont été avancées pour expliquer les dérèglements de la glande thyroïde : les radionucléides, les perturbateurs endocriniens, les métaux lourds mais aussi la carence en iode.

La glande thyroïde (du grec thyreoeides, qui signifie « en forme de bouclier ») est un organe en forme de papillon situé juste au-dessous du larynx. Elle est composée de deux lobes, réunis par un isthme reposant devant la face antérieure de la trachée. Chaque lobe mesure environ 4 cm de longueur par 1 à 2 cm de largeur et reposent de part et d’autre de la trachée. En règle générale, la glande pèse environ 30 g. Richement vascularisée, elle reçoit entre 80 et 120 ml de sang par minute.

Les radionucléides : un lien improbable entre Tchernobyl et la glande thyroïde

La dose moyenne de rayonnement de fond est d’environ 2,4 mSv (millisievert) chaque année (Paris est dans la moyenne avec 2,5 mSv/an mais 5 mSv/an en Bretagne et en Auvergne) mais peut dépasser 20 mSv dans certaines régions du monde. Ce rayonnement provient du radon (gaz radioactif).

Une forte augmentation de l’incidence du cancer de la thyroïde a été enregistrée chez les enfants ou les adolescents qui vivaient dans les régions les plus contaminées (Belarus, Ukraine, Russie) suite à l’émission d’iode radioactif, après l’explosion du réacteur à Tchernobyl en 1986, qui s’est accumulé dans la thyroïde.
L’incidence des leucémies chez les « liquidateurs » a été forte dans les années qui ont suivi l’accident, une légère augmentation des cancers du sein chez les femmes vivant dans les zones les plus contaminées a été relevée (source OMS).

Dans le reste de l’Europe, beaucoup d’incertitudes au sujet des estimations subsistent. Le nuage radioactif, qui a atteint l’Occident une semaine après l’explosion (début mai 1986), est considérablement dilué et a perdu une partie de sa densité radioactive (en iode 131 et césium 137). L’exposition est restée limitée (augmentation de l’exposition de 0,04 mSv au cours de la première année) et de courte durée compte tenu des vents dominants poussant le nuage vers le Nord-Ouest de l’Europe Les seuils de tolérance de contamination des denrées alimentaires furent dépassés dans certains lots de champignons.
Au cours des dernières décennies, une hausse progressive du nombre de cas de cancer de la thyroïde a été observée, principalement chez les adultes en Belgique mais aussi au Canada et aux États-Unis. Il parait donc probable de pouvoir exclure uniquement un « effet Tchernobyl » dans la mesure où l’Amérique du Nord n’a pas eu de retombées radioactives significatives. Cette hausse est expliquée par un « effet dépistage » avec des techniques utilisant les ultrasons permettant de dépister des nodules, qui ne sont en aucun cas assimilés à des cancers, toujours plus nombreux et plus petits.

En conclusion, l’exposition attribuable à Tchernobyl à une dose faible n’est pas suffisante pour expliquer l’augmentation significative du nombre d’anomalies thyroïdiennes (nodules, dysfonctionnements). Compte tenu des doses reçues par la thyroïde, il semble peu probable que les hyperthyroïdies (jamais radio-induites), les hypothyroïdies (qui ne surviennent qu’au-delà de 1 000 mSv), les nodules puissent être, en France, secondaires à l’accident de Tchernobyl.


 

D’autres facteurs expliqueraient cette augmentation notamment :

  • choc émotionnel ou stress répétitifs ;
  • fluctuations hormonales (accouchement, ménopause) ;
  • prise de certains médicaments comme le lithium (troubles psychiatriques) et l’amiodarone (problèmes cardiaques) ;
  • carence en iode ou excès dans l’alimentation, mais aussi en sélénium, zinc ;
  • consommation très abondante d’aliments goitrigènes (chou, choux de Bruxelles, chou-fleur, brocoli, rutabaga, etc.) ;
  • consommation abondante d’antinutriments (graines de soja non fermentées, céréales) ;
  • présence de perturbateurs endocriniens;
  • métaux lourds.

Il faut savoir les deux derniers facteurs sont les plus insidieux et les plus difficiles à éliminer.

 

Les perturbateurs endocriniens et la glande thyroïde

Les principaux perturbateurs endocriniens sont : les alkylphénols, BHA et BHT, le bisphénol A, les ignifuges bromés, les parabènes, les phtalates, les composés perfluorés, le triclosan ; mais aussi le cadmium, le mercure, le plomb.

L’impact sur le développement du cerveau est de plus en plus documenté, d’autant que l’exposition est continue et concerne une multitude de substances qui se combinent.
Des études, menées sur des embryons de grenouilles exposés à un ensemble de perturbateurs à des concentrations comparables à celles mesurées dans le liquide amniotique humain, ont montré l’incidence de ces substances sur le fonctionnement de la glande thyroïde et la production des hormones thyroïdiennes essentielles au bon développement cérébral. Les impacts sur le cerveau des têtards sont multiples : diminution du volume des neurones, baisse de la mobilité des têtards.
Les hormones thyroïdiennes étant présentes chez l’ensemble des vertébrés, ces résultats suggèrent que « les mélanges de telles substances chimiques, omniprésentes, pourraient exercer des effets négatifs sur le développement du fœtus humain » (Barbara Demeneix).
Une perturbation des hormones thyroïdiennes aux premiers stades de développement, du fœtus à l’adolescence, peut entraîner des répercussions importantes : baisse du quotient intellectuel, apparition de troubles autistiques (autisme, syndrome d’asperger, syndrome de Rett), baisse de la motricité et de la concentration.

 

Les métaux lourds et la glande thyroïde

Les métaux lourds se fixent sur la thyroïde provoquant des thyroïdites auto-immunes ou des hypothyroïdies larvées, non diagnostiquées. La recherche d’une thyroïdite nécessite de mesurer les anticorps antithyroïdiens.


 

 

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