Attention aux tiques

La maladie de Lyme: l’aromathérapie peut-elle être une alternative?

La maladie de Lyme, encore mal connue du public comme des médecins, est en recrudescence. Le nombre de malades ne cesse d’augmenter depuis quarante ans. Plusieurs facteurs favorisent cette prolifération : l’accroissement des surfaces forestières, l’augmentation du nombre de gros animaux (sangliers, cerfs) qui servent de nourriture aux tiques, l’affaiblissement de nos organismes bourrés de substances chimiques, pesticides et métaux lourds.

La maladie de Lyme est due à une bactérie du genre Borrelia (d’où le nom de borréliose de Lyme) transmise par une tique contaminée. Il existe d’autres voies de transmission comme la transfusion sanguine, la grossesse, les piqûres de moustiques ou d’araignées.

Le diagnostic est difficile : l’érythème migrant est loin d’être systématique. La maladie peut être asymptomatique. De plus, les conséquences de l’infection peuvent apparaître après plusieurs années.

La prévention est l’axe le plus important de tous : une antibiothérapie semi-préventive post-piqûre est proposée. Elle est longue, parfois difficilement supportée, elle a des effets secondaires mais il ne faut pas oublier la gravité de la borréliose.

Dans ce contexte, quelle place pourrait prendre l’aromathérapie dans le cadre d’une approche complémentaire ? L’efficacité antibactérienne des huiles essentielles n’est plus à prouver.

 

La prévention au moment de la piqûre de la maladie de Lyme

Une simple balade en forêt ou à la campagne pendant les périodes de plus forte chaleur requiert aujourd’hui quelques précautions : pantalon long, lisse et rangé dans les chaussettes surtout si vous vous promenez dans les hautes herbes, les fourrés ou les zones humides. Vérification systématique de l’absence de tiques de retour à la maison sur l’ensemble du corps.

Si une tique est visible, il convient d’appliquer préalablement des huiles essentielles puis de l’enlever le plus rapidement possible avec une pince à tique en la tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre afin d’extraire la tête de la tique avec le corps. Evitez de l’enlever avec les doigts ou d’utiliser de l’éther.

L’ablation doit être suivie d’une désinfection locale et répétée à l’aide d’une huile essentielle par exemple le Tea tree (Melaleuca alternifolia) ou la Lavande vraie (Lavandula angustifolia).

Le risque de transmission de la maladie augmente avec le temps de fixation de la tique contaminée. Il est de 100% après 72 heures.

Tique

Les trois phases de la maladie de Lyme

L’évolution n’est pas  toujours aussi évidente, des symptômes voire une phase peut manquer ou passer inaperçus.

Phase 1 : précoce et localisée au point d’inoculation. L’érythème migrant survient 3 à 30 jours après la piqûre puis il pâlit en son centre et s’estompe. Cette phase peut s’accompagner d’un état fébrile avec des courbatures, des douleurs articulaires ou des maux de tête. La prise de paracétamol est autorisée, par contre les anti-inflammatoires sont prohibés car ils induisent un enkystement des bactéries rendant le traitement plus difficile. A ce stade, les anticorps ne sont pas décelables.

Phase 2 : précoce et disséminée. Elle débute quelques semaines à quelques mois plus tard et comprend des signes cutanés (érythème, nodule), neurologiques (névrites avec des maux de tête et une sensibilité cutanée exacerbée), rhumatologiques (poussées douloureuses au niveau des genoux avec des périodes de rémission). Parfois des troubles du rythme cardiaque, un essoufflement…

En phase 1 et 2 une guérison spontanée est encore possible.

Phase 3 : tardive. Elle survient des mois voire des années après l’infection. Les manifestations sont diverses et sont proches de la sclérose en plaque, de la polyarthrite rhumatoïde, d’arthrites ou de neuropathies voire des dépressions sévères, des migraines, de la fatigue chronique.

Des symptômes résiduels ont été décrits même après une antibiothérapie précoce et « à doses efficaces » comme des maux de tête, des arthrites, des douleurs musculaires, une fatigue accablante, des engourdissements, des paralysies, une humeur variable, des troubles du sommeil. La maladie est complexe et peut être associée à d’autres infections provenant d’autres bactéries (comme celle responsable de la maladie dite des griffes de chat), protozoaires, champignons ou virus.

 

Le diagnostic de la maladie de Lyme

Le diagnostic de la maladie de Lyme doit être clinique puisque aucun test actuellement disponible, quel que soit le type ou l’origine n’est suffisamment fiable pour confirmer ou éliminer l’infection. Il y a un nombre important de faux négatifs (30 à 55% !). Ainsi une sérologie négative ne peut pas permettre d’éliminer formellement une maladie de Lyme.

Il existe deux types de tests : ELISA et Western Blot. Mais utiliser le test ELISA comme outil de criblage, suivi, s’il est positif, par un Western Blot de confirmation est illogique : le test ELISA n’est pas assez sensible pour donner un résultat fiable. De plus ce test ne détecte que 3 souches de Borrelia sur la vingtaine recensée en France. Il est conseillé de demander d’emblée une recherche d’IgM (infection active) et d’IgG par Western Blot (All-Diag de Mikrogen) mais le test sera à votre charge.

 

Le traitement conventionnel de la maladie de Lyme

Il consiste en une antibiothérapie précoce d’une durée généralement de 21 à 30 jours à plusieurs mois dans certains cas. Pas d’anti –inflammatoires seuls car il y a un risque d’enkystement des bactéries. Ce traitement est peu efficace dans les cas de maladie de Lyme diagnostiqués tardivement. Les bactéries sont alors tapies dans les sites enkystés, les hématies, les lymphocytes induisant une évolution ultérieure sournoise.

 

Le traitement intégré alternatif de la maladie de Lyme

Il inclut l’approche naturopathique et l’apport de l’aromathérapie. Intégré parce qu’il se place intelligemment au côté de la médecine conventionnelle qu’il ne faut pas négliger : l’antibiothérapie porte ses meilleurs résultats au tout début de la maladie. Toutefois naturopathie, phytothérapie et aromathérapie ont toute leur place en luttant de façon extrêmement efficace contre la bactérie, en stimulant l’immunité et en agissant sur certains symptômes.

En naturopathie, une stimulation de l’immunité est proposée à l’aide de plantes (Echinacée, Rhodiola, Eleuthérocoque ou Ginseng) ; l’association de pré biotiques et probiotiques permet de reconstituer la flore intestinale surtout après l’antibiothérapie par voie orale de longue durée (de 6 mois à 1 an).

Une autre approche consiste à détoxifier le corps en utilisant du charbon actif, de l’argile afin de diminuer les symptômes dus aux toxines induites par la présence de la bactérie.

Des protecteurs hépatiques (romarin, artichaut…) peuvent être conseillés.

Il est intéressant d’y adjoindre des alcalinisants comme la spiruline car la mise en alcalose permettrait une meilleure efficacité des huiles essentielles.

 

Sur le plan de la nutrition, la consommation de baies d’acérola ou de myrtilles, de mures ou de cerises qui contiennent des anthocyanes ou de l’huile d’onagre permet de lutter contre le stress oxydatif. Il convient enfin de limiter la consommation de graisses saturées (les toxines se logent dans les tissus graisseux), de gluten ou de produits laitiers affaiblissant le système immunitaire.

L’accompagnement du malade est essentiel, il a besoin d’être écouté, d’être soutenu car il traverse souvent seul une période difficile, douloureuse et invalidante pour la vie de tous les jours avec le sentiment de ne pas être compris.

 

Les huiles essentielles
Un mélange (inspiré du Tic-Tox interdit en France) de Sarriette, Girofle et Camomille sauvage peut être appliqué localement au niveau du point d’inoculation ou utilisé à raison de quelques gouttes dans une petite cuillère d’huile végétale pendant 3 à 4 mois au minimum et renouvelable. La destruction des bactéries entraîne pendant les premières semaines de traitement une libération de toxines avec une possible aggravation des symptômes.

Exemple de synergie par voie orale  (source Christian Escriva)

HE Origan compact : 50 mg
HE Thym saturéoïde : 25 mg
HE Romarin à verbénone : 25 mg

puis

HE Cannelle de Ceylan (écorce) : 75 mg
HE Thym saturéoïde : 25 mg
HE Romarin à verbénone : 25 mg

Prendre 2 gélules 3 à 4 fois par jour de la première préparation en mangeant pendant 2 semaines. Arrêt 10 jours. Reprendre 2 fois de suite. Continuer de la même manière avec la deuxième préparation. La durée de la cure est de 3 mois à 6 mois voire 1 an.

D’autres huiles essentielles possèdent des propriétés antibactériennes. Elles s’utilisent en externe en variant les zones d’application afin d’augmenter la tolérance cutanée ou par voie orale sous les conseils d’un praticien expérimenté :
Thym à linalol CT linalol (Thymus vulgaris linaloliferum)
Tea tree (Melaleuca alternifolia)
Menthe poivrée (Mentha piperita)
Ajowan (Trachyspermum ammi)
Palmarosa (Cymbopogon martinii)

Précautions d’emploi : l’Origan compact et l’Ajowan sont dermocaustiques. Les huiles essentielles à aldéhydes non aromatiques (comme les citronelles du genre Cymbopogon) peuvent l’être également lors d’applications répétées.

La Gaulthérie a sa place pour traiter les atteintes articulaires, la Marjolaine à coquilles lors des névralgies.

A côté de ces huiles essentielles, la Cardère (Dipsocus sylvestris) a toute sa place dans le traitement des formes chroniques de la maladie de Lyme. Sa teinture mère draine les toxines libérées par Borrelia, elle aurait également une action stimulante sur l’immunité. La posologie recommandée est de 25 gouttes 3 à 4 fois par jour, 25 jours par mois pendant 4 à 6 mois.

 

L’indéfendable position des pouvoirs publics en France

En France, la chronicité de la maladie n’est pas reconnue par le corps médical. Seul le test ELISA est remboursé par la Sécurité Sociale, le Western Blot est pris en charge si le test ELISA est positif. 27 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en France contre 300 à 500 000 en Allemagne. Cherchez l’erreur. Mais il y a pire, la Sécurité Sociale poursuit les médecins qui prescrivent des antibiotiques pour des durées au-delà des recommandations admises ou qui prescrivent un Western Blot quand le test ELISA est négatif. De nombreuses condamnations sont prononcées à l’encontre de ceux-ci. Qui a intérêt à ce que cette situation perdure ? Qui nie le bien fondé des protocoles alternatifs ? Les laboratoires pharmaceutiques exploitants la licence ELISA, les pouvoirs publics qui craignent le potentiel coût social ?

Il convient de sortir rapidement du déni de la pathologie, de renoncer aux certitudes et surtout d’accepter de s’être trompé, de ne plus mépriser enfin les malades qui se retrouvent bien souvent en psychiatrie.

Aujourd’hui, faute de prise en charge, de plus en plus de Français souffrant de la maladie de Lyme vont se faire soigner dans des cliniques privées à l’étranger, par exemple en Allemagne à Augsbourg.

 

Pour aller plus loin :
Association Lyme sans Frontières
Service spécialisé en France : Pr Christian Perronne à l’hôpital de Raymond-Poincaré de Garches


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